Way of Life

La trentaine ou le premier jour du reste de ta vie

L’année dernière j’ai eu 30 ans.

Ma mère m’a toujours dit que c’était la période de sa vie qu’elle avait préférée et j’avais beaucoup de mal à la croire. J’étais une jeune fille très complexée, angoissée par l’avenir, qui avait du mal à sortir de l’enfance et qui se posait beaucoup de questions (une fille sereine quoi), je pensais alors qu’elle essayait de me rassurer en me disant que ça irait mieux plus tard…

Je n’arrivais pas du tout à envisager qu’on puisse se sentir mieux à 30 ans qu’à 20. Pour moi cet âge était synonyme de responsabilités, de premières rides, la fin de ma jeunesse, de mon insouciance. J’imaginais aussi que c’était une sorte de « deadline » à partir de laquelle je serai obligée d’être une femme accomplie qui a réalisé tous ses rêves et qui a enfin confiance en elle. Au lieu de cela et sans que je m’en rende vraiment compte, c’est au cours de l’année de mes 29 printemps que j’ai dû tout recommencer à 0…

Ça a été le moment de ma vie ou je me suis le plus remise en question sur absolument tout : ma vie privée, mon orientation professionnelle, mes loisirs, ma façon d’être avec les autres et avec moi-même, mes convictions et j’en passe. Comme si les 10 années précédentes avaient été en quelques sortes un laboratoire d’expérimentation et que j’avais rendu mes conclusions et recommandations pour la suite. J’ai souvent cru que j’avais perdu du temps, que je n’aurais pas du faire ceci ou cela mais je me rends compte aujourd’hui que ce n’était pas le cas. Il faut toujours essayer de se dire que ce qui fait qu’on est tel que l’on est et qu’on a la vie que l’on a, ce sont toutes les erreurs, les essais, les questionnements, les blessures, les réussites, l’expérience en somme. Et en fait je trouve ça merveilleux de se dire que rien n’est figé, qu’on peut toujours tout changer avec un peu de courage et de détermination. Au fond j’ai le sentiment d’avoir été plutôt sage avant ; j’ai toujours choisi la facilité, ce qui me paraissait le moins risqué, le plus évident. Mais je n’en pouvais plus de vivre à moitié, de ne plus être en accord avec moi-même et contre toute attente, c’est à l’aube de mes 30 ans que j’ai commencé à prendre des risques.

“Si tu veux mon avis il n’est jamais trop tard ou dans mon cœur trop tôt. Pour être ce que tu as envie d’être. Il n’y a pas de limite de temps, c’est quand tu veux. Tu peux changer ou rester la même. Il n’y a pas de règles pour ça. On peux en tirer le meilleur ou le pire. »

L’étrange histoire de Benjamin Button

En fait la trentaine, en tout cas dans mon cas, c’est savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus. C’est être jeune tout en ayant déjà vécu assez pour ne plus refaire les même erreurs.

Mais je me sens aussi mieux en tant que femme. J’ai l’impression d’avoir passé ma vie entière à me détester physiquement, à faire des fixations sur des défauts insignifiants qui me gâchaient la vie. Même si je ne me trouve pas merveilleusement belle, je relativise et j’arrive quand même à me trouver jolie plus souvent 🙂 J’ai pris conscience qu’il y avait des sujets tellement plus importants dans la vie et qu’il fallait urgemment que j’apprenne à m’aimer.

Aujourd’hui je fais du sport parce que ça me fait du bien et plus parce que je me sens obligée de le faire pour maigrir (je ferai un article sur le sujet).

J’essaye de ne plus vouloir qu’on m’aime à tout prix et je sais qui sont les gens qui ne méritent plus mon attention. Je sais qui sont mes vrais amis(es).

Je travaille ma confiance en moi tous les jours non plus en essayant de me changer mais en m’acceptant telle que je suis (petit à petit). En parallèle je connais mes VRAIS défauts et je fais tout pour m’améliorer même si c’est loin d’être facile.

J’apprends à dire non et à faire ce que j’ai envie de faire et non ce que je me sens obligée de faire.

Je ne me donne plus d’excuses ou de délai pour essayer de nouvelles choses.

Je n’ai (presque) plus peur de l’avenir et j’ai pris conscience que personne ne me prendrait par la main pour réussir mes projets.

J’adopte progressivement des changements dans ma vie de tous les jours comme diminuer significativement ma consommation de viande par exemple ou acheter moins de choses en me rendant compte de ce dont j’ai vraiment besoin.

Je sais que tout cela va me demander encore beaucoup de travail et d’efforts, mais les changements n’arrivent pas tout seuls et c’est depuis peu que je l’ai compris. Bien sûr il y a des moments où je pourrais me rouler en boule sur le sol de ma salle de bain tant je suis angoissée, d’autres où je mets les vêtements les plus larges que je trouve dans mon armoire parce que je me trouve moche, mais ces moments sont de plus en plus rares et durent moins longtemps. Je ne me laisse plus envahir par la panique ou la négativité.

Ce changement d’état d’esprit n’aurait jamais eu lieu si je n’avais pas un jour tout lâché pour enfin avoir les projets que j’ai aujourd’hui et les bonnes personnes à mes côtés.

Alors si comme moi vous avez peur de vos 30 ans ou de tout autre âge, il ne tient qu’à vous de transformer cette peur en moteur et de faire des projets pour être fier de vous ou pour l’être encore plus.

Si c’est cela être adulte, je laisse volontiers mes 20 ans derrière moi et j’ai hâte de découvrir la suite.

Par contre je ne vais pas vous mentir, les lendemains de soirées sont effectivement très difficiles. Si vous prévoyez de vous coucher à 6h du mat, faites le sur une semaine de vacances XD

No Comments

    Leave a Reply